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TOP 10 de la saison US 2012-2013

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La frontière n’est pas nette, mais il faut bien se décider. La saison sérielle régulière 2012-2013 américaine est bouclée, et nous sommes désormais dans la grille estivale. L’heure, donc, de faire un petit bilan, de faire le tri sélectif, de décider quelles séries ont eu nos faveurs. Parce qu’il ne faut pas se priver d’un bon vieux marronnier, je vais le faire en mode « Top 10 ». Donc, évidemment, ce sera complètement subjectif, voire injuste pour ceux qui ne seront pas d’accord, mais c’est le but d’un blog, de donner son avis. Si vous n’êtes pas d’accord, faites votre « Top 10 » en commentaire – inutile de l’ouvrir par un « vous êtes nul, vous n’avez rien vu, vous n’avez rien compris », tous les gouts sont dans la nature. Roulements de tambours…

10. The Mindy Project & Bates Motel.
Je commence mal, je mets des ex-æquo. Du coup, ça va faire un « Top 11 », parce que j’ai un « n°9. » Désolé. Je ne voulais pas me débarrasser de ces deux séries, qui ne m’ont pas rendu dingue, mais qui sont bien foutues et méritent très largement leur survie. La première consacre Mindy Kaling, déjà pour beaucoup dans le succès du The Office américain. Elle se la joue autofiction un poil moins névrosée que Girls, mais drôle. Si ce n’était pas, un peu quand même, une série de filles, je l’aurais sans doute suivi de plus près.

La seconde, sur un pitch pourtant très risqué, parvient à tisser une histoire certes un rien abracadabrantesque, mais suffisamment étrange, inquiétante, et incarnée par un duo d’acteurs de talent.

The Mindy Project est sur NBC, et Bates Motel sur A&E.

9. Nashville.
En matière de grandes chaînes, c’est la bonne surprise de la saison. Elle est dépassée par d’autres séries de network dans ce classement, mais elle partait de tellement bas dans mes attentes que c’est déjà une excellente nouvelle de la voir ici. Ce petit miracle tient à trois choses : 1. le soap n’est pas aussi niais qu’on le craignait. Il est même relativement fin, et joue avec les codes du genre sans trop de lourdeurs. 2. Les deux actrices principales, Connie Britton et Hayden Panettiere, sont irréprochables, et les seconds rôles s’en sortent très bien. 3. La musique country, ça peut être formidable. Je le savais déjà, mais Nashville le confirme, quand elle s’abandonne dans des balades à faire chialer le plus dur des cowboys. Yeeeaaah. Snifff.

Nashville est sur ABC, et prochainement sur TF6.

8. Hannibal.
En plaçant Hannibal ici, je cherche un peu les noises. La nouvelle série de Bryan Fuller n’est pas parfaite, elle n’est pas toujours passionnante, elle n’est pas aussi « efficace » qu’on le demande à la télévision américaine grand public – The Following, si tu m’entends… C’est justement pour ça qu’elle m’intéresse. Son étrangeté, son faux rythme, sa beauté incontestable, la classe de sa réalisation, de sa production, de son casting – Mads Mikkelsen, rien que ça. Hannibal est une sorte d’anomalie sur les chaînes grand public, trop anxiogène, trop bizarre, à la bande son faite de grincements et de crissements plus que de musique. Pas un ovni complet, car toujours un polar, mais un objet sériel notable.

Hannibal est sur NBC, et prochainement sur Canal+.

7. Family Tree.
Elle est encore fraiche, mais sa fraicheur, justement, m’a fait beaucoup de bien. Son idée simple mais touchante de ce grand dadais qui part à la recherche de ses racines, la douce folie des personnages, jamais plus humains que quand ils sont excentriques, la souplesse de leurs dialogues improvisés… Tout n’est pas parfait, les séquences d’interviews façon « mockumentaire » sont dispensables, mais c’est drôle, plein d’ondes positives et, surtout, Chris O’Dowd est un des meilleurs acteurs comiques de sa génération, d’une rondeur chaleureuse, touchante… et parfois totalement hilarante.

Family Tree est sur HBO.

6. Arrow.
Le genre est parfois malaimé, gangrène le cinéma au point de transformer Hollywood en machine à faire renaitre les superhéros, mais la télé peine à lui faire une place de qualité. Alors il ne faut pas bouder son plaisir face à Arrow, qui n’est pas une plongée métaphysique dans la complexité socratique de la psyché héroïque – hem – mais qui a tout ce qu’il faut pour faire un divertissement efficace, bien moins con qu’il n’en a l’air. Exactement à l’image de son acteur principal, montagne de muscles qui cache une étonnante capacité à jouer juste et à rendre crédible, subtil, son Oliver Queen. Pas dans le mile, mais pas loin.

Arrow est sur la CW, prochainement sur Canal+ Family et TF1.

5. Vikings
J’ai moi-même du mal à y croire. Une série de Michael Hirst, une de mes bêtes noires, avec ses trucs pseudo historiques boursouflés, là, dans le top 5 de ma saison. C’est sans doute en partie par contraste avec ce que je n’aimais pas chez Hirst, créateur des Tudors notamment, que Vikings m’a séduite. Voilà une histoire efficace, directe, portée par des personnages forts, et joliment filmée. Les stéréotypes et le cabotinage ne sont pas absents de la fête, ça grimace et ça porte la barbe avec un peu trop de style, mais on se laisse embarquer dans cette aventure non sans plaisir. Travis Fimmel, qui était jusqu’ici un Brad Pitt du pauvre, est même très bien en Ragnar Lodbrok, le héros – je vous félicite si vous arrivez à prononcer son nom dix fois de suite, à fond la caisse, sans vous planter. Bref, pour refaire la même blague quinze fois : njut !

Vikings est sur History, et sur Canal+ lundi prochain.

4. Legit
Il y a peut-être une part de snobisme dans ce choix. Un petit côté « si Louie est absente cette saison, je mets la série qui lui ressemble le plus sur FX. » Reste que, après quelques doutes sur le pilote, j’ai ri. Et pas qu’un peu. Franchement. Fort. Legit sait enchainer les grosses blagues connes comme peu de séries… et nous faire réaliser que ces blagues ne sont pas si connes. Elles parlent avec une décontraction politiquement incorrecte bluffante de la condition des handicapés, s’en moque avec tendresse, au point d’être devenue la chouchoute des associations. Et puis, j’aime ces séries bordéliques, clairement fauchées, qui se contrefoutent des structures narratives et saisissent des tranches de vie. Ça fait du bien, surtout quand on rigole autant.

Legit est sur FX.

3. The Americans & Top of the Lake
Le pilote de The Americans m’avait déçu. Je l’avais trouvé mou, un peu lisse, plus Fox que FX. Et puis, j’ai poursuivi, et j’ai aimé la suite. Feuilletonnante, joliment jouée (Kerri Russell est bien, même sans ses bouclettes), elle offre un univers original, lentement addictif, qui parvient à éviter les caricatures – sans s’épargner quelques codes du genre. Le résultat n’est pas complètement renversant, parfois longuet, parfois hésitant, mais parvient à nous faire nous attacher aux personnages, jusqu’à cette question clef : qui est le gentil, qui est le méchant ? Le couple d’espions soviétiques infiltré ou leur voisin du FBI qui joue au chat et aux souris avec eux ? Ni l’un, ni l’autre, et c’est là la bonne nouvelle. Pour ceux qu’Homeland a déçu en saison 2, il y a dans The Americans un palliatif de qualité.

J’ajoute la minisérie de Jane Campion ici. Certes, c’est une coproduction anglo-australo-américaine, mais si j’ai mis Family Tree, 50% américaine, pourquoi pas Top of the Lake, polar atmosphérique, qui lentement nous prend, par son faux rythme, son étrangeté et, surtout, la qualité de son interprétation. Campion fait du Campion, mais elle le fait bien, s’attachant plus aux personnages qu’à une intrigue qui s’installe tout doucement. C’est beau, parfois un peu longuet, mais la première preuve, en attendant le sommet de ce classement, de l’avenir radieux de Sundance Channel…

The Americans est sur FX. Top of the Lake était sur Sundance Channel, et prochainement sur Arte.

2. House of Cards
Non, la série de David Fincher n’est pas la claque ultime, le chef d’œuvre espéré. Oui, c’est une série très solide, brillamment mise en scène et interprétée. Il lui manque un supplément d’âme, une fluidité, un petit quelque chose pour devenir géniale. Fincher et ses scénaristes se forcent un peu trop à faire de la série de câble, et leurs héros sont un rien artificiels, incarnations de ce qu’ils représentent, le rouage qu’ils jouent dans la mécanique du pouvoir ici démontée. Mais ne crachons pas dans la soupe. C’est beau, c’est bien dialogué, et on se laisse progressivement prendre au jeu. Car House of Cards, autant qu’un drame, est une comédie noire, où les enjeux intimes sont des cartes qu’on se réjouit, avec un certain sadisme, de voir abattues les unes après les autres. Deux choses pour finir : 1. La réalisation de Fincher, sur les deux premiers épisodes, est une pure merveille, mais fallait-il l’écrire ? 2. Le meilleur acteur de cette série est Corey Stoll, et Kate Mara est aussi très bien – avec tout le respect que j’ai pour Spacey et Wright.

House of Cards est sur Netflix, prochainement sur Canal+.

1. Rectify
Haut la main. Sans hésiter. Une histoire bouleversante, profondément humaine, qui m’a pris aux tripes, et pour laquelle j’ai crié, jusqu’aux limites de la déontologie, mon amour. Réalisation, évolution de l’intrigue, dialogues, musique, casting, on frôle le 10/10 dans toutes les catégories. A peine peut-on reprocher à Ray McKinnon, son créateur, d’avoir parfois un peu lourdement souligné l’hébètement de son héros. Et encore. J’ai été ému, j’ai été fasciné, je suis resté pris dans cet univers de longues minutes après chaque épisodes. Et j’attends avec impatience la suite, tant cette histoire semble ouverte, riche, à peine à son commencement.

Rectify est sur Sundance Channel.


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